-TERRE EN VUE !!! On est enfin de retour chez nous ! hurla Elther qui avait effectivement pris en agilité dans la mature et qui n'hésitait pas à servir de vigie.

Xanya lâcha alors la barre, la laissant aux bons soins d'Erta, pour se rendre à la proue du navire et admirer le paysage qui s'offrait à elle. Duty Island, avait l'air d'être une île paisible. Un village se trouvait près du port le long de la côte. Plus le bateau s'approchait et plus la jeune femme pouvait distinguer les détails du village. Elle avait repéré une église et une sorte de bibliothèque. *Parfait, je commencerais mes recherches là-bas.* Les maisons, bien que modestes, semblait bien solide et capable de résister à n'importe quel déchaînement de la nature. La ville était bien entretenue, chaque maisonnée possédait son bout de verdure aménager en jardin potager ou en jardin floral selon les goût de chacun. De là où elle était, elle croyait ressentir une certaine harmonie émanée de ce village.

Erta amarra donc le navire au port et les enfants descendirent sagement un par un. Du moins c'est ce qu'ils firent au début. Très vite ils se mirent à courir dans tous les sens et à vouloir être les premiers à descendre. Tout cela pouvait bien sûr s'expliquer par le rassemblement des villageois qui se hâtaient au port intrigués par ce navire inconnu qui débarquait là. Chaque enfant reconnaissais sa mère ou ses grands-parents et courait à leur rencontre. Ce fut un grand moment de retrouvailles et d'émotion. Chaque famille se reconstituait sous les yeux de Xanya. Elle préféra cependant détourner les yeux et aller rejoindre Lucci dans sa cabine. Ce dernier était toujours dans un état déplorable et Xanya fut prise d'une vague de mélancolie. Elle pensa à tous ces êtres chers qu'elle n'avait pas pu sauver. Elle se recroquevilla alors sur sa chaise, attrapa ses genoux et enfouit sa tête à l'intérieur.

*Je suis bien présomptueuse de penser que je pourrais le sauver.... Mon père, ma mère, le vieil homme, mon tigre... Pourquoi Lucci ferait-il exception ? Tout ce que j'ai été capable de faire c'est tuer. Je détruit tout ce que je touche. J'ai tué cinq hommes, et je n'ai fait que laisser mourir les autres. Je ne suis pas digne de me considérer comme un médecin. Je ne suis rien qu'une pauvre fille qui se donne de l'importance, mais en vérité, à quoi je sers ??? Pourquoi suis-je encore là, pourquoi ne me suis-je pas laissée mourir sur Erta Ale ?...*

Et elle continua à penser ainsi jusqu'à ce que le géant passe son énorme tête par la porte.
-Que fais-tu jeune fille ? Il est temps de partir maintenant. Tu ne veux pas venir sur cette île ? Tu ne devais pas faire quelque recherche pour ton ami ?

Xanya resta immobile.
*Mon ami... Ce n'est pas faux dans un sens... Mais je suis incapable de l'aider...*

-Jeune fille ? Xanya ?

Erta commençait à s'inquiéter. Il sortit sa tête de l'encadrement de la porte pour laisser place à son bras. Il attrapa la jeune femme et la posa sur la paume de sa main libre.

-Xanya, que t'arrive-t-il ?

Entendre son nom, la sortit de sa torpeur mélancolique. Elle regarda Erta, l'air absent. Elle n'avait pas l'air de se rendre compte que le géant l'avait appelé par son prénom pour la première fois. Elle jeta un œil à la cabine de Lucci et déclara:

-Il faut l'emmener, descendons.

Le géant déplaça donc Lucci avec précaution. Il le déposa lui aussi dans sa main et entreprit le débarquement sur Duty Island. Une fois sur la terre ferme, il abaissa son bras pour permettre à Xanya de descendre. Elther la rejoingnit en courant et l'aida à porter Lucci.

-Il va venir se reposer chez moi, j'en ai déjà parlé à ma mère et elle est d'accord. Puis en chuchotant. Bien sûr elle ne sait pas qu'il est fugitif alors sois discrète.
*Comme si j'avais déjà été indiscrète* pensa-t-elle en secouant imperceptiblement la tête.

Les habitants avaient l'air inquiets à propos du malade, ils se retrouvèrent rapidement affubler d'une escorte jusqu'à la maison d'Elther. Il l'allongèrent dans un lit et la jeune femme demanda à son jeune ami de lui apporter une bassine d'eau chaude et quelques serviettes. Quand le garçon s'exécuta, elle se retrouva de nouveau seule avec son sauveur. Elle effleura son front, il était froid. Elle retira précipitamment sa main et la serra contre sa poitrine l'air déprimé. Alors dans un élan de désespoir, elle prit sa main et s'écria:

-Mais qu'est-ce que je dois faire !

Et à ce moment précis l'improbable se produisit. Elle s'écarta soudain de l'homme et le regarda avec les yeux écarquillés. Elle n'en croyait pas ses yeux. Comment était-ce possible ? L'espoir lui revint d'un seul coup. Son visage s'illumina de nouveau. Elle se rapprocha de Lucci et chuchota:

-Bien, je n'abandonnerai pas. Elther ! Il a bougé ! Son cas n'est pas complètement perdu ! Je vais l'aider ! Je vais y arriver ! s'écria-t-elle ensuite quand elle vit le garçon revenir dans la pièce.
-C'est super Xanya, va donc faire des recherches, donne moi tes instructions et je m'occuperai de lui en attendant !

Et la jeune femme ne se fit pas prier. Une fois les directives transmises , elle se rua dans la rue pour retrouver l'endroit où elle avait repéré une bibliothèque. En chemin elle heurta une jeune femme à la chevelure flamboyante, mais elle n'y fit pas attention et ne lui adressa pas un seul mot d'excuse. Elle était trop excitée, trop pressée, trop heureuse qu'il reste de l'espoir pour son ami. Ce mot résonnait dans sa tête, il était d'une douceur incomparable et elle se plaisait à se le répéter encore et encore. Lucci était son ami, et elle allait le sauver. Elle arriva sur la Grand-Place et elle y découvrit un symbole étrange à terre. Elle l'avait déjà vu quelque part. Et avec un peu de réflexion, elle se souvint.

*C'est le symbole de la Marine, ces personnes doivent vraiment les apprécier ! Mais je n'ai pas le temps de m'arrêter ! Vite la bibliothèque !*

Et elle la trouva plus rapidement que ce qu'elle avait prévue. C'était une grande bâtisse avec une pile de livre comme enseigne. Elle y entra et se crut au paradis des érudits. Des livres s'étalait à perte de vue, on pouvait en voir partout, sur les tables ou encore dans des étagères qui s'élevaient jusqu'au plafond. Xanya en était enchantée mais elle fut vite ramener à la réalité. Par où commencer ?

-Puis-je vous aider Mademoiselle ?
-Je cherche des livres de médecine, madame.
-Oh ! C'est une demande que nous avons que très rarement par ici. Je ne vais malheureusement pas pouvoir accéder à votre requête car cette bibliothèque se consacre exclusivement aux romans. Répondit-elle l'air sincèrement désolé.

*C'est pas vrai ! Retour à la case départ. Où pourrais-je récolter des informations... Une taverne peut-être...* se dit-elle alors qu'elle sortait déjà de l'antre aux livres. Malheureusement, elle ne trouva pas de taverne par contre elle entra dans un salon de thé. L'île étant privée de la plupart de ses hommes, les femmes se désaltéraient d'une façons beaucoup plus raffinée. Elle alla à une table et attendit qu'on vienne prendre sa commande. Elle voulait écouter les conversations de chacun pour glaner quelques informations sur un potentiel médecin dans les environs.
Cependant, elle n'avait pas prévu l'ombre qui se dressait maintenant derrière elle.

Une fois remise de ses émotions, rassasiée, recoiffée, repomponnée, parfumée et élégamment vêtue ; Erza se mit en route vers le château qu'elle avait aperçu depuis la plage, une construction quasi-féerique qui avait eu le don de piquer sa curiosité au vif.
Se faisant, Erza erra dans la petite forêt de conifères, frontière entre elle et la civilisation mais elle se rendit compte au bout de deux heures de marche que la silhouette de la citadelle semblait toujours aussi lointaine.

"Mon dieu qu'il est épuisant de marcher si longtemps et mon dieu que mes porteurs me manquent ... " pensa t'elle.

Mais Erza veilla à vite éloigner de sa pensée ce genre de souvenir, elle ne devait pas regretter ce qu'elle avait quitté, elle ne pouvait pas. C'est donc le cœur vivifié qu'elle reprit son éreintante balade dans les bois. Jamais avant elle n'avait vu une telle végétation, d'un vert très doux, les arbres dégageaient une forte odeur, surtout au contact et malgré leur beauté apparente, leurs branches étaient ornées d'épines, guère piquante, mais guère agréable à caresser non plus. Tout cela changeait des cerisiers de son enfance ...

Puis à mesure que ses yeux contemplaient la nature nouvelle et sauvage environnante, l'attention de la jeune fille fut détournée par une symphonie de cris et de chants, comme si non loin d'elle une heureuse fête se déroulait. Erza se fia à son ouïe et prit la direction d'où venait toute cette agitation espérant pouvoir trouver repos et aides pour son futur périple. Et même peut être un compagnon d'aventure qui sait ...

Une petite demi-heure s'écoula donc avant qu'Erza ne tombe nez à nez avec un village d’apparence très simple constitué de bâtisses en bois plus ou moins élaborés. Des enfants courraient ça et là à toute jambe comme si ils retrouvaient l'usage de leur mobilité après une longue convalescence. Bien entendu, ce n'était qu'une impression ...

Puis alors qu'elle s’enfonçait plus profondément dans le village elle fut bousculée par une jeune femme aux cheveux rose visiblement très pressée et qui ne prit même pas le temps de s'excuser. Outrée par une telle incorrection Erza entreprit de courir après la friponne afin de lui faire cracher des excuses. Mais elle perdit la trace de sa proie près d'une bibliothèque et décida d'attendre devant le bâtiment qu'elle en sorte.

Et alors qu'Erza attendait patiemment la sortie de la jeune femme, elle perçut comme un mouvement dans l'ombre d'une ruelle adjacente, quelqu'un la suivait. Ou alors peut être se faisait t'elle des idées ... .
Prise dans sa théorie elle ne remarqua même pas la fille à le chevelure rose sortir de l'antre au livre, en revanche ce qu'elle avait repéré dans la ruelle se trouva être une silhouette encapuchonné qui sortit furtivement de sa cachette et qui filait désormais furtivement une personne elle aussi. Erza orienta son regard vers l'endroit où l'inconnu s'orientait désormais pour découvrir la silhouette ...
d'une jeune fille ...
aux cheveux roses ...
La coïncidence était impossible, ils traçaient tous les deux la même personne. Erza suivit donc discrètement le poursuivant jusqu'à un petit salon de thé où l'étrange individu s'engouffra silencieusement, une dague ayant mystérieusement fait irruption dans sa main ...
Erza après avoir constaté ses intentions meurtrières fila à toute jambe pour le rattraper mais elle se tenait à quelques mètres de l'individu quand ce dernier arriva au niveau du dos de la jeune fille aux cheveux rose ...

Qu'allait-il advenir désormais ... ?

Et le coup s'abattit.
Heureusement Xanya, ayant une ouïe assez fine, avait entendu le sifflement qu'avait engendré ce mouvement. Elle se décala donc assez facilement et laissa son agresseur enfoncé sa dague dans la table en face d'elle. Elle se leva alors, attrapa l'inconnu par les cheveux et écrasa sa tête sur la table à plusieurs reprises mais pas assez pour sonner son adversaire. Elle entreprit alors de le traîner en dehors du salon de thé.

-Désolée, lança-t-elle à l'une des serveuses non loin de là qui la regardait avec de grands yeux ronds comme le reste des clients présents.

Sur le pas de la porte, elle croisa de nouveau la jeune fille aux cheveux rouges mais n'y fit pas grande attention. Elle était trop obnubilé par la personne fermement tenue entre ses mains. Elle avait repéré une sorte de petit bois à la sortie du village. Elle s'y rendit donc, en forçant toujours l'inconnu hostile à avancer, afin d'être au calme et à l'abri des oreilles et des regards indiscrets. Une fois arrivée à destination, elle plaqua son adversaire contre un arbre en lui étreignant le cou assez fort pour qu'il ne tente pas de s'échapper. Puis de sa main libre, elle lui retira son capuchon et découvrit un homme d'une trentaine d'années, peut-être un peu plus. Il avait le visage sale et les traits affaissés. Il n'avait pas spécialement l'air méchant mais Xanya avait appris à ce méfier de tous.

-Qui êtes-vous ?
-Quelqu'un, tu n'as pas besoin de savoir qui.
-Vous avez attentez à ma vie, assumez.

L'homme avait l'air contrarié par ses propos. Il semblait être d'accord avec les propos de la jeune femme mais refusait de révéler son identité. Xanya, qui apparemment s'était rendu compte de cela, soupira résigner et changea de stratégie.

-Que me voulez-vous ?
-Rien en particulier.

Elle ne répondit pas mais ce contenta de soulever son sourcil tout en lançant un regard très peu convaincu à son interlocuteur.

-Bon d'accord. Je n'ai rien contre toi en particulier, répondit-il en insistant sur le "toi", mais j'ai quelque chose contre ton compagnon.
-Mon compagnon ?
-Un certain Rob Lucci, avec qui tu as débarqué aujourd'hui.
-Et que lui voulez-vous ?
-Il est recherché pour crime. Je pense que je peux en retirer un prix intéressant si je l'attrape et le livre à la Marine.
-Et pourquoi m'attaquer alors ?
-Le tueur et sa complice c'est encore plus avantageux.

Xanya secoua la tête, elle avait bien fait de se méfier. Mais cet homme pourrait peut-être lui être utile. Il habitait apparemment sur l'île puisqu'il l'avait vu accostée, peut-être connaissait-il un médecin qui pourrait m'aider. Elle décida alors de se montrer plus ferme et moins courtoise.

-Ecoute, je suis, sans aucun doute, plus expérimentée au combat que toi, et je pourrais facilement te tuer alors maintenant, tu vas m'aider. Y a-t-il un médecin sur cette île ?
-Oui, acquiesça-t-il quelque peu apeuré, mais il se trouve au-delà du bois, près du château.
-Est-ce qu'il est doué ?
-C'est le meilleur.
-Bien alors tu vas m'accompagner, déclara-t-elle d'un ton catégorique.

L'homme ne pouvait même pas objecter quelque chose, même s'il avait voulu Xanya aurait fait en sorte qu'il soit obéissant. Elle avait besoin d'aide cette fois et elle le savait. Quitte à s'entourer de vermine, cela valait le coup pour sauver Lucci. Elle libéra l'homme de son étreinte. Il en profita alors pour essuyer grossièrement le sang qui avait coulé de son nez depuis sa mésaventure au salon de thé.

-Montre moi le chemin, ordonna-t-elle.

Et l'homme s'exécuta sans un mot de plus, sans même une remarque, au grand plaisir de la jeune fille aux cheveux roses. *Lucci... il va vraiment falloir qu'on est une sérieuse conversation quand tu te réveilleras,* pensa-t-elle alors qu'ils commencaient à s'infiltrer dans le bois qui finalement était aussi dense qu'une forêt. Malheureusement, la soirée commençait à profiler à l'horizon et Xanya commençait à se dire qu'elle n'avait pas forcément fait le bon choix. *Tant pis, il faut rétablir l'état de Lucci au plus vite !* Sa détermination était à son paroxysme quand une main la reteint par le bras.

Qui était donc cette personne ?

Le poignard avait fendu l’air. Silencieux comme la mort … Mais la jeune femme aux cheveux roses, visiblement aussi attentive qu’agile, s’était extirpée in-extremis de l’attaque avant de rapidement prendre le dessus sur son agresseur. L’assassin maîtrisé, elle entreprit de l’emmener avec elle à l’écart de la cohue générale qui régnait dans le petit commerce ; toutefois elle ne remarqua pas une frêle et magnifique guerrière se glisser dans ses pas, furtive comme une ombre dans la nuit …
Erza suivit les deux individus à travers tout le village, sa traque finit par la mener dans un recoin profond et isolé de la forêt extérieure où ses deux « proies » finirent par s’arrêter.
« Qui es-tu belle guerrière et que trames tu pour attiser sur toi de telles réminiscences … ? » Se demanda Erza, réellement fascinée par la femme qui se tenait non loin d’elle. Cette fille dégageait une véritable aura, un mélange de terreur et de beauté. Une aura qui ressemblait étrangement à la sienne. Et ce regard ; il brûlait de la même flamme que les yeux d’une Scarlett … Qui qu’était cette femme, elle était forte, belle et brave. Erza l’appréciait avant même de lui avoir adressé un simple mot. Il lui incombait désormais de découvrir ce qui se tramait entre-elle et son agresseur, en effet, une conversation s’était engagée entre les deux protagonistes :

-Bon d'accord. Je n'ai rien contre toi en particulier mais j'ai quelque chose contre ton compagnon.

Son compagnon ? Mais à qui cet homme faisait-il allusion ? Erza n’avait repéré personne qui suivait de près ou de loin la jeune femme.

-Un certain Rob Lucci, avec qui tu as débarqué aujourd'hui.

« Rob Lucci où ai-je déjà entendu ce nom ? … » Erza farfouilla dans les méandres dans son esprit et finit par y retrouver le souvenir d’une conversation qu’elle avait surprise dans la cale du bateau, dressant le portrait d’un pirate dangereux et insaisissable. Rob Lucci … serait-ce cet homme le compagnon d’infortune de la guerrière à la crinière rosée ? …

-Ecoute, je suis, sans aucun doute, plus expérimentée au combat que toi, et je pourrais facilement te tuer alors maintenant, tu vas m'aider. Y a-t-il un médecin sur cette île ?

"Un médecin ?" … Cette conversation était décidément bien dure à comprendre. A moins que … Rob Lucci ait été blessé et que la jeune femme, en tant qu’amie, cherche à lui porter secours. Les pensées commençaient à s’articuler dans l’esprit d’Erza, la calculatrice était en marche.

-Mais il se trouve au-delà du bois, près du château.

Le château, parfait. C’était parfait. Erza glissa subrepticement de sa cachette, puis sans possibilité de réponse agressive, attrapa amicalement le bras de la jeune femme, qui eut un sursaut lorsqu’elle sentit le contact de la main d’Erza.

« Du calme, je ne suis pas un de vos ennemi, au contraire, j’ai surpris votre conversation et il se trouve que mes pas me conduisent aussi au château, la nuit tombe et le bois commence à s’agiter, un compagnon de plus dans ce genre de situation ne se refuse pas ! »
Un grand sourire sur les lèvres Erza attendit la réponse de son interlocutrice, qui affichait un regard à la fois perplexe et décontenancé.

Mais duquel aucune animosité n’était visible.

Elle se retourna brusquement avec un sursaut et découvrit en face d'elle une belle jeune femme aux cheveux d'un rouge flamboyant. Son regard l'était tout autant et ceci fut ce qui surprit le plus Xanya. Ses yeux la regardaient avec intensité, même si un sourire amicale s'affichait sur sa figure, à tel point que la jeune fille ne fit absolument pas attention au reste de la tenue de cette jeune inconnue.

-Du calme, je ne suis pas un de vos ennemi, au contraire, j’ai surpris votre conversation et il se trouve que mes pas me conduisent aussi au château, la nuit tombe et le bois commence à s’agiter, un compagnon de plus dans ce genre de situation ne se refuse pas !

À ces mots Xanya se détendit quelque peu, mais sans pour autant baisser sa garde. Elle prit enfin le temps de détailler la jeune femme. Elle était de taille moyenne et vêtue d'un kimono rose qui épousait parfaitement ses formes ce qui lui permit de déterminer que la jeune fille aux cheveux rouges devait être une combattante aguerrie. *Raison de plus de se méfier d'elle. Mais elle n'a pas tord il se fait tard et elle ne sera pas de trop pour cette nuit. Je garderais tout de même un œil sur elle.*

-En effet, répondit-elle enfin, vous pouvez nous accompagner. On sera sûrement plus en sécurité ensemble. Reprenons la route.

Elle ne laissa pas le temps à cette inconnue de répondre quoique ce soit et reprit sa route. Elle jetais quelques regards en arrière pour tenter d'évaluer son attitude. Mais étant assez mal positionnée, elle ne put rien en retirer. Elle décida alors de ralentir le pas pour se retrouver à sa auteur et non plus devant elle. Le champs d'action de cette dernière fut alors bien réduit et Xanya s'en réjouissait. Elle était beaucoup de choses, mais pas une stratège. Elle se méfiait, certes, de son entourage mais elle ne se liait généralement à personne, de ce fait, elle ne savait pas exactement comment se comporter en présence d'un potentiel ennemi. Mais elle trouvait cette façon de se positionner assez bonne.
Après avoir fait cette manipulation, elle se souvint que l'homme qui avait tenté de l'agresser était encore présent devant elle.

-Ne nous perds pas surtout, je sais être assez effrayante quand je veux, dit-elle avec un sourire mauvais.

Il ne se retourna pas mais elle put presque ressentir le frisson qu'il ressentit.
L'arrivée de la nuit combinée au feuilles denses des arbres apportait rapidement l'obscurité, alors Xanya, cheftaine de l'expédition, décida d'arrêter ce semblant de troupe pour passer la nuit à la lueur d'un feu.

-Va chercher du bois, ordonna-t-elle à son agresseur, et toi...

Elle s'arrêta et détailla de nouveau la jeune fille en face d'elle.

-Toi tu vas me parler un peu de toi.

-Toi tu vas me parler un peu de toi.

Le regard d'Erza se posa dans le vide "Qui suis-je ? ..." se demanda t'elle. Comment répondre à une question aussi vaste sans y passer les deux prochains jours ? ...
Aussi préféra t'elle rester secrète sur son laborieux passé pour renseigner son interlocutrice non pas sur la personne qu'elle était. Mais sur celle qu'elle incarnait.

-"Je suis la fleur pourpre de Fujiwa Island : Erza Scarlet. J'existe pour rendre aux femmes le statut qu'elles méritent ; pas celui d'un objet ; pas celui d'une ménagère. Celui d’individus libres et uniques, dans leur mœurs et dans leur pensées ... "

Puis elle se rappela d'un autre détail concernant sa quête.


-"Je dois aussi retrouver un homme, un jeune prétentieux aux cheveux bleus pour lui faire ravaler son impudente fierté.
Je crois que c'est tout ce que je peux t'apprendre sur moi."

Le regard d'Erza se perdit dans la nuit, une nuit terriblement noir, seulement cassée par le rouge flamboyant des deux guerrières. Aucune flamme n'émanait encore de l'âtre artificiel, aucun bois n'était encore posé.
Aucun assassin n'était encore revenu.

Le cliquetis d'une arbalète, puis de deux autres se fit soudain entendre non loin d'elles.
Erza, pourtant très attentive aux sons n'avait rien entendu, pas même le craquement d'une brindille, le souffle d'une respiration. L'ennemi était très fort.

"Bravo à toi le nouveau, tu as parfaitement raison c'est bien elle, non seulement ce soir nous allons mettre la main sur Xanya mais également sur cette charmante Erza Scarlet pour que nous la ramenions à son oncle en échange de la coquette prime qui figure déjà sur ta tête. 15 millions de Berry ne se refusent pas de la sorte."

Le ton de la voix était à la fois mielleux et envoûtant, mais on sentait de cette locution une réelle intention meurtrière.

Piégée dans l'obscurité, aveugle et sans aucun plan de défense, Erza attendait, impassible. Son destin avait finit par la rattraper, la fleur pourpre n'était finalement qu'un bourgeon, un bourgeon qui ne pourrait jamais éclore, ballotté sans cesse par les bourrasques du monde. Erza attendait, impassible ; acceptant le sort inévitable.
Mais qu'en était-il de sa nouvelle amie ? ...

Et le regard de son interlocutrice se perdit dans les vague. Elle avait l'air perdu, comme si la question de Xanya l'avait totalement déstabilisée. Puis après quelques instants d'errance spirituelle, Xanya crut comprendre qu'elle avait pris une décision, qu'elle savait ce qu'elle allait et dire et ce qu'elle allait taire.

-Je suis la fleur pourpre de Fujiwa Island : Erza Scarlet. J'existe pour rendre aux femmes le statut qu'elles méritent ; pas celui d'un objet ; pas celui d'une ménagère. Celui d’individus libres et uniques, dans leur mœurs et dans leur pensées ...

*Intéressant* se dit-elle en jaugeant la jeune fille à la chevelure flamboyante. Elle a l'air plein d'assurance et déterminée. Elle avait quelque chose de plaisant. C'était agréable de voir une personne si combative. Mais ce n'était pas tout apparemment.

-Je dois aussi retrouver un homme, un jeune prétentieux aux cheveux bleus pour lui faire ravaler son impudente fierté. Je crois que c'est tout ce que je peux t'apprendre sur moi.

*Son impudente fierté ?* Elle sourit imperceptiblement. *Alors mademoiselle est susceptible. Cela casse le mythe, mais en un sens c'est compréhensible, que serait l'homme sans ses défauts n'est-ce pas ?* Mais tout en observant sa compagne de fortune, Xanya la vit de nouveau perdre son regard dans l'immensité de l'obscurité. Elle scruta alors le bois pour savoir ce qui pouvait bien l'intéresser là-dedans. Et alors elle se fit une réflexion. Où étais donc passé son nouveau serviteur? Ramassez du bois et revenir ne mettait, de base, pas énormément de temps. Et elle entendit un bruit presque inaudible, comme une sorte de murmure. Puis un autre se fit entendre, plus distinct cette fois. Il se répéta, deux fois autour des deux jeunes filles.

-Bravo à toi le nouveau, tu as parfaitement raison c'est bien elle, non seulement ce soir nous allons mettre la main sur Xanya mais également sur cette charmante Erza Scarlet pour que nous la ramenions à son oncle en échange de la coquette prime qui figure déjà sur ta tête. 15 millions de Berry ne se refusent pas de la sorte.

*Xanya...* Ces gens ne pouvaient décemment pas connaître son nom. C'était impossible. Elle était une totale inconnue sur East Blue et personne ne pouvait traverser Calm Belt à part la marine. Erta Ale lui avait appris ceci et elle savait qu'il disait vrai. Alors comment ? Comment pouvaient-ils avoir une telle information ? Ce n'était pourtant pas le moment d'y réfléchir. Apparemment elle était, encore une fois accompagnée d'un criminel, et elle devait défendre sa peau. L'étau se resserrait autour d'elles. Xanya le sentaient, elles étaient encerclées. Au moins quatre hommes. Elle espérait qu'ils n'étaient pas plus nombreux.
Mais le carreau fusa avant qu'elle ne puisse réfléchir, ne serait-ce qu'un peu, à un plan d'attaque. Elle ne put faire qu'une chose : s'aplatir au sol en entraînant sa partenaire avec elle. Depuis que l'homme avait parlé, cette dernière était resté immobile, figée, comme si elle acceptait une sorte de sort qui la poursuivait. Et cela irritait légèrement Xanya, qui n'avait pas l'intention de se battre seule.

-Réveille-toi, lui lança-t-elle lorsqu'elles étaient au sol. Tu es pugnace apparemment alors il est temps de le montrer ! Je vais de ce côté, mais surtout laisse-moi ce fourbe de traître !

Et elle s'exécuta, suivant une sorte d'instinct, elle se faufila entre les arbres et s'approcha irrémédiablement de l'un de ses assaillants. Il dut s'en apercevoir car elle entendit les mouvements de celui-ci battre l'air pour se tourner dans une certaine direction, sans doute la sienne. Alors elle se concentra sur sa cible pour être pratiquement sûre que ses coups l'atteindrait. Alors elle voulu lui donner un coup dans l'estomac, mais celui-ci l'évita, ce fut ensuite une tentative de lui faire perdre l'équilibre qui échoua. Mais son opposant n'était pas oisif de son côté. Bien que l'arbalète dans ses mains pouvait ne pas sembler des plus utiles en combat rapproché, elle s'avérera être une arme des plus efficace. L'homme ne faisait que brasser l'air avec de grands gestes, mais cela était tout de même bien dangereux pour cette demoiselle aveuglé par cette obscurité oppressante. Alors Xanya eut comme une illumination *Bon la méthode fine n'a pas l'air d'être la solution, allons-y en mode bourrin alors ! Je n'aime pas ça mais bon quand faut y aller...*
Et elle courut, fonça sur son adversaire et se jeta sur lui. C'était effectivement la bonne méthode puisqu'il perdit l'équilibre et tomba sous l'action de la vitesse et de son poids. Elle le retint au sol en s'asseyant à cheval sur lui. Elle lui arracha l'arbalète des mains et lui asséna un violent coup sur la tête, cette dernière tomba sur le côté, inconsciente.

Elle se releva alors à la recherche d'autres ennemis, mais elle ne voyait rien, elle pouvait seulement entendre le bruit des armes qui s'entrechoquait les unes entre les autres. Elle ne savait pas où se trouvait Erza, mais elle savait qu'il restait encore de quoi faire avec ces gens. Alors elle se lança dans la bataille tout en se demandant comment cela se passait du côté d'Erza.

-Réveille-toi, lui lança-t-elle lorsqu'elles étaient au sol. Tu es pugnace apparemment alors il est temps de le montrer ! Je vais de ce côté, mais surtout laisse-moi ce fourbe de traître !

Cette remarque tira Erza de sa torpeur, elle avait prit trop de risques pour renoncer aussi facilement, elle se battrait. Fût-ce son ultime bataille! Erza sortit son épée de son fourreau puis fonça tête baissée dans l'obscurité à la recherche d'un adversaire pour étancher sa soif de violence. Malheureusement pour elle, la silhouette qui se dressait devant elle n'était autre que celle de l'infâme chef des assassins ; la dague au poignet, prêt à en découdre. Équipé de lentilles infrarouges hors de prix ; il disposait clairement de l'avantage. La nuit était son royaume.

Néanmoins, sûr de son ascendant sur la belle guerrière, l'homme qui devait ramener sa proie vivante décida de jouer un peu avant d'accomplir sa basse besogne. Mais c'était sans compter sur la formidable ouïe de son adversaire qui évitait les coups sans les voir ...
Agacé par la "chance" de la guerrière, le tueur accéléra le rythme et réussi à toucher une côté vulnérable d'Erza. La douleur gagna rapidement la guerrière, déjà particulièrement épuisée par sa rude journée. Elle ne gagnerait pas contre cet homme, elle le savait ... Mais son katana continuait à fendre les airs ; telle une furie déchaînée, elle tournoyait et hurlait!

-"Montrez vous bande de lâches, les femmes sont-elles si fortes qu'ils vous faillent les affronter dans la nuit ?! Chiens ! Où est votre honneur ??!!!"

Sa complainte terminée Erza ressentit une vive douleur à la tête, suivit d'un violent coup au niveau du plexus solaire qui lui coupa momentanément la respiration. Elle plia un genoux, reprit de l'air puis la nuit céda la place à une obscurité plus totale encore. Une nuit dont on ne voit pas toujours le jour.
L'inconscience.


Erza mise hors-jeu, qu'allait-il advenir des deux guerrières ? ...

Xanya recherchait éperdument le cloporte qui l'avait dénoncé elle et sa compagne à ces brigands. Mais malheureusement pour elle, elle tomba sur quelqu'un autrement plus fort que celui-ci. À chaque coup qu'il lui assénait, il ne la manquait que de peu, il avait l'air de pouvoir voir parfaitement dans la nuit. Heureusement la jeune fille avait l'ouïe fine et sentait l'arme siffler avant de s'abattre sur elle. Elle évita ainsi une salve de coup. Contrairement à son ancien adversaire, celui-ci savait très bien ce qu'il faisait. Il appliquait des techniques de combat qu'il avait apprises, elle pouvait s'en apercevoir. Elle savait qu'elle lui était en tout point inférieure et ce en grande partie à cause de cette noirceur impénétrable. Alors elle voulut s'éloigner, échapper à ces brigands sans scrupules et emmené Erza avec elle. Alors qu'elle s'apprêtait à fuir elle entendit une voix résonnée dans la nuit sombre.

-Montrez vous bande de lâches, les femmes sont-elles si fortes qu'il vous faille les affronter dans la nuit ?! Chiens ! Où est votre honneur ??!!!

Cette voix était pleine de ressentiment et de colère envers ces hommes qui se comportaient avec si peu de respect pour les deux combattantes. C'était Erza, elle le savait. Et elle fit une grave erreur. Elle tourna le dos à son adversaire pour se lancer à sa recherche. Il n'en fallut pas plus à son adversaire pour décocher une flèche qui toucha Xanya à l'épaule. Cela la ralentit quelque peu, mais elle était déterminée ! Elle continua d'avancer en se tenait son épaule blessée.

-ERZA, où es-tu, réponds !!

Mais aucune réponse ne parvint à ses oreilles. Elle courut sans voir où elle allait dans la direction qui lui semblait être celle d'où la voix de sa compagne venait. Mais c'était sans compter l'obstacle qui se dressait devant elle. Elle heurta de plein fouet quelque chose, un homme sûrement vu la matière qu'avait touché son visage. Elle se recula vivement pour être hors de porté du potentiel adversaire mais trop tard, il l'avait déjà attrapé. Il la tenait fermement par le cou et lui faisait quitter le sol. Alors elle se débattit de toute ses forces en criant des paroles plus insultantes les unes que les autres et en tentant de se libérer de son étreinte.

-Eh bien, eh bien, c'est qu'elle est féroce cette enfant. Et ces yeux... Ce regard... Ce rouge intense... C'est absolument magnifique, cet enfant avait raison, elle sera parfaite pour rejoindre nos rangs. Elle possède une hargne sans précédent. Nous n'avons plus qu'à récupérer Lucci et ce sera parfait, nous aurons de quoi vivre pendant un mois sans aucun problème. Allez on s'en va ! On a plus rien à... ici, ligoter Er... et cette petite...

Xanya ne put pas entendre la suite. L'homme avait resserré sa prise de plus en plus jusqu'à ce que la jeune fille perde connaissance.



Xanya se réveilla, assise sur un sol de marbre, les poignets et les chevilles attachées. Elle avait mal partout, sans doute ses agresseurs l'avaient-ils ballottée sans aucune précaution mais, chose étrange, son épaule avait été soignée. Elle avait été bandé, et bien bandé. Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour ! Il y avait sûrement un médecin qui l'avait pris en charge ! Alors elle regarda frénétiquement autour d'elle comme si le médecin était caché et qu'il allait se révéler à elle parce qu'elle venait de se réveillée. Mais elle ne fut pourtant pas déçue par ce qu'elle vit. Elle se trouvait dans une pièce à haut plafond de grandes fenêtres éclairaient cette pièce déjà lumineuse de nature. En effet les murs était d'un blanc immaculé, des tapisseries et des fresques murales les ornaient mais on pouvait distinguer cette blancheur parfait entre deux décorations. Les meubles n'étaient d'ailleurs pas en reste par rapport à ces murs. Les coussins des fauteuils étaient recouverts de velours rouge pourpre et leur charpente avait une délicieuse couleur ocre qui ressemblait à s'y méprendre à de l'or. Vu la taille de la salle, elle devait se trouver dans une sorte d'antichambre, mais personne n'avait cru bon de l'asseoir sur l'un de ces confortables fauteuils plutôt que sur ce sol froid et dur. *Alors je suis au château, ça y est !* Un sourire se dessina sur ses lèvres mais il disparut assez vite quand elle réfléchit à sa situation. Elle se trouvait certes au palais, mais elle était prise en otage si elle pouvait le dire ainsi. Un médecin n'accepterait sûrement pas d'écouter sa requête, et encore moins, s'il le faisait, de soigner un criminel. Une autre pensée lui vint alors, où se trouvait Erza, elle n'était pas dans cette petite pièce, alors où était-elle ? Xanya avait vraiment l'impression de sa trouver dans une situation de crise. Elle chercha par tous les moyens à se libérer de ses liens mais elle n'avait aucun moyen pour. Sa sacoche contenant la dague qu'elle avait trouvé à Erta Ale et tous ces produits de soin lui avait été enlevée. Elle ne savait que faire, aucun objet ne lui semblait ne serait-ce qu'un peu tranchant dans cette pièce. Mais elle entendit des voix de l'autre côté de la porte, alors elle se dit qu'attendre patiemment serait peut-être plus productif que de se débattre vainement. Après quelques instants, la porte s'ouvrit sur un homme grand et imposant avec une masse impressionnante de muscles.

-Tiens Mademoiselle est réveillée, parfait.

C'était la voix du chef des brigands. Elle se rappela alors les dernières paroles de celui-ci. Un enfant lui avait appris son identité pour qu'elle se joigne à eux. Mais qui était-ce donc ? Qui avait bien pu lui parler d'elle. Elle avait pourtant été sympathique avec les rescapés de Erta Ale, pourquoi pensait-on qu'elle pouvait intégrer une troupe de brigand ? *Je le savais, de toutes façons c'est juste impossible de faire confiance à des enfants, j'aurais du m'en douter et les laisser tomber, j'ai été si bête !*

-Oh mais tu es encore attachée, vient ici je vais t'aider à te défaire de ces choses.

Et il lui tendit une main amicale pour qu'elle puisse s'appuyer sur lui pour se lever. En quelques petits sauts, elle se tint enfin debout et stable. Il entreprit alors de délier les cordes qui lui enserrait les chevilles tandis que l'homme qui était avec lui, elle ne l'avait pas remarqué jusque là, s'occupait de ses poignets.

-Voilà, tu es libre, enfin tout est relatif n'est-ce pas ? Tu vas rester avec moi, tu vas te joindre à mes hommes, nous allons te former à l'art du combat et nous chasserons les têtes mises à prix ensemble. Je te veux parmi nous, tu me fascines ! Aujourd'hui tes yeux sont d'une teinte rosée alors qu'hier ils étaient rouges comme les flammes de l'enfer. J'aimerais comprendre qui tu es, et comment ces phénomène se produise.
-Où est Erza ? ce fut la seule chose qu'elle demanda, tout ce que venait de lui dire l'homme la révulsait mais elle devait jouer finement si elle voulait s'en sortir.
-Quelque part où elle ne pourra embêter personne et d'où elle ne pourra plus fuir ! s'exclama-t-il avec un rire tonitruant. Xanya, ne pense plus à elle, ton avenir est maintenant tout tracé avec moi.

*Eh bah dis donc ! Je suis bien tombé moi ! Comment je vais faire pour sortir d'ici.*

-Et ma sacoche ?
-Je te la rendrais un peu plus tard.
-Je ne me sens pas bien, pourrais-je voir un médecin ?
-Mais bien sûr je t'emmène.

*Bon je ne m'en suis pas mal sortie, maintenant je n'ai plus qu'à trouver, Erza. Lucci... Tu seras bientôt de retour !*

Une heure ... un jour ... une semaine ? Erza n'aurait su dire depuis combien de temps elle attendait, mains liés, dans cet immonde sous-sol, la faim lui arrachait les tripes, la soif lui brûlait les lèvres et les multiples tortures qu'on lui infligeait quotidiennement commençait à avoir peu à peu raison d'elle, son esprit valsait, à mi chemin entre conscience et raison, entre le réel et les limbes ...
"Est-ce ainsi que se termine ma si courte aventure ? "... se demanda-t-elle. Puis elle pensa à Xanya qu'elle avait entraîné malgré elle dans cette mésaventure, comment allait-elle, subissait-elle le même cauchemar ? Puis il elle vit l'image de la jeune guerrière aux cheveux roses venir à son secours, elle devait tenir, ne serait-ce que pour cet infime espoir !
Erza ne put néanmoins pas davantage continuer son dialogue interne, en effet, il se produisit dans son oreille une sensation qu'elle avait l'impression d'avoir oublié ... Un son ... celui d'une porte qu'on ouvre, puis une voix ... une sinistre voix ...

"Tiens tiens ! Mais c'est qu'elle est coriace celle-ci, toujours pas décidé à parler je suppose hein ?"

Erza le regarda avec son regard le plus sévère et le plus vide d'humanité ; puis elle hocha doucement la tête de gauche à droite en signe de négation, un grand sourire d’aliénée sur le visage.

"Coriace ... coriace! Mais tellement stupide ... Révèle nous simplement l'emplacement du trésor royale de Fujiwa ! Tu es la dernière héritière, la dernière au fait de sa position! Dis moi où se trouve la lame spectrale de Vinshu !"

Les yeux d'Erza s’écarquillèrent, comment cet homme était-il au courant pour le nom de l'épée ? ... Ou plus simplement, comment était-il aussi informé? Elle avait eu l'occasion de se frotter à cet homme dont l’adroiteté à faire le mal n'avait d'égal que sa maîtrise des armes. Qui était-il ? Pourquoi voulait-il la lame spectrale ?

"Je vous répète que nous les samouraï nous possédons la plus grande des vertus, celle que tous les peuples nous envient : l'honneur! Plutôt mourir que de perdre mon honneur!"

"Stupide ... définitivement. L'honneur est l'excuse de ceux qui n'ont ni volonté ni grand dessein et qui vivent dans la simplicité de leur pitoyable existence. Je suis navré de ta stupidité Erza Scarlet, tu ne me laisses désormais plus le choix."

L'homme toujours caché dans l'ombre fit quelques pas en avant, puis fit passer son capuchon derrière ses épaules. Impossible ... c'était impossible ...

"Je veux récupérer ce qui m'appartient ..."

La gorge d'Erza se serra, elle reconnaissait le visage balafré et tristement pâle, l'allure ghostifère. Le souffle spectrale et froid.

"Vinshu !"


*a suivre ~~*

Le palais avait vraiment l'air immense et Xanya se demandait comment elle avait fait pour ne pas remarquer un tel monument depuis le navire volé, pendant que le, apparemment, chasseur de prime la conduisait à l'infirmerie. Comme dans l'antichambre le plafond était haut et de grandes fenêtres laissait la douce lumière du soleil pénétré et illuminé les différentes salles. Tous deux marchaient lentement, au grand dam de la jeune fille. Elle aurait aimé abréger cet entretien avec cet homme ô combien répugnant mais elle devait faire semblant d'être souffrante et cela n'arrangeait pas, mais alors pas du tout, ses affaires. D'ailleurs le brigand en profitait pour la dévisager toutes les fois qu'il lui était possible. Il la fixait, se rapprochait d'elle pour la soutenir, pensant qu'elle avait besoin d'aide. Puis il fit le geste de trop. Xanya ne put le supporter, elle s'écarta violemment de l'homme et déclara, effarouchée :

-Ne faîtes plus jamais ça, c'est dégoûtant. Je pense que je vais trouver l'infirmerie seule, merci.

Elle avait dit ça en faisant semblant d'être essoufflée pour rester dans le rôle. Mais c'était une erreur tactique.

-Allons, allons, Xanya, ne sois pas choquée, déclara-t-il de sa voix mielleuse. Maintenant que tu fais partie de mon entourage, il va bien falloir que nous fassions plus ample connaissance. Sentir le parfum de tes cheveux et m'en imprégner n'a rien de révoltant je te l'assure.

Il s'était rapproché, ne laissant aucune issue à la jeune fille. Et cette fois, il avait entouré la taille de Xanya de son bras musclé. Tétanisée, elle n'avait pas osé bouger. Elle avait peur, peur d'un homme, et ce pour la première fois de sa vie. Cette fois-ci elle se sentit réellement mal et ses jambes lui firent sentir. Elles fléchirent sous son poids et la jeune fille se retrouva à terre, totalement déboussolée.

-Il est temps que tu arrives à l'infirmerie n'est-ce pas ?

Il la releva et l'entraîna à travers les couloirs du palais à un rythme effréné et ne s'arrêta que lorsqu'ils atteignirent l'endroit voulu. Il tambourina contre la porte jusqu'à ce que celle-ci s'ouvre laissant place à un vieux et petit bonhomme, portant une veste blanche et des lunettes tellement étranges que l'on pouvait se demander comme il arrivait à voir.

-Je savais que c'était toi Sazden, il n'y a que toi pour faire autant de bruit. Et voilà donc la nouvelle victime que tu m'apportes, dit-il en examinant Xanya du regard. Que lui as-tu fait ?
-Toujours aussi chaleureux n'est-ce pas. Rien du tout. Fais en sorte de la remettre vite sur pied.
-Ce sera avec plaisir, dès que nous serons seuls.

Le médecin esquissa un sourire froid et attendit avec un regard ferme, que lui rendit le dénommé Sazden, qu'il s'en aille. Au final, le bandit plia et les laissa seuls. Alors le petit médecin se tourna vers elle et lui dit :

-Bien nous pouvons commencer. Où avez-vous mal jeune fille ?
-J'ai un ami qui est souffrant et j'aurais besoin de votre aide.
-Eh bien vous êtes directe jeune fille. Son nom ?

Elle hésita.

-Lucci, Rob Lucci...
-Je vois à votre tête que vous savez que je ne peux pas aidé un fugitif. Cela dit, je ferais tout pour mettre des bâtons dans les roues de ce chasseur de seconde zone. Dîtes-moi ce qu'à votre ami, je ne sortirais pas du palais mais je vous aiderais du mieux que je peux. Avez-vous des bases de médecine ?
-Oui. Lucci... Il est dans le coma.
-Ah... Cas difficile, comment en est-il arrivé là ?
-Un rocher lui est tombé dessus.
-Et cela fait combien de temps ?
-Un peu plus d'une semaine. [Hrp : une semaine dure un bon mois sur BNW XD]
-Bien, je vais voir ce que je peux faire.

Il se détourna d'elle et se lança dans une recherche frénétique et Xanya se demanda où il puisait toute cette énergie. Puis elle repensa à ce qu'il avait dit *De seconde zone... Il a dit de seconde zone, et il nous a abattu Erza et moi en si peu de temps... Il faut vraiment que je m'entraîne. Je suis trop faible.*
Le temps filait tandis que le médecin faisait ses recherches et Xanya, elle, attendait patiemment, assise sur un fauteuil, ses bras entourant ses genoux et regardant par la fenêtre, la nuit commençait à poindre à l'horizon. Et soudain, le médecin poussa un cri de triomphe. Il pris son livre et le tendis à Xanya. Il lui montra les différentes pages qui devaient l'intéresser. Il lui expliqua ensuite comment elle devait procéder et les précautions à prendre dans cette manœuvre.

-Voilà, c'est seulement en ça que je pourrais vous être utile jeune fille. Mais vous avez l'air de vouloir me demander autre chose. Exécute-toi donc, lui ordonna-t-il d'une voix douce et encourageante.
-Je... J'aimerais récupérer ma sacoche mais je ne veux pas revoir... Sazde, c'est ça ? Vous pourriez faire quelque chose ?
-Je m'en charge. Mais dans ce cas tu vas devoir passer la nuit ici.
-Bien.

Alors le vieux bonhomme s'activa et transforma son infirmerie en salon agréable. Il avait rangé tout ce qui pouvait s'apparenter à la médecine de près ou de loin. Ce changement de condition avait d'ailleurs révélé un nouvel élément de la pièce, une petite cheminée était encastrée dans le mur et elle ne l'avait même pas vue. L'homme savant prépara alors un feu. Une fois qu'il eut pris, il prépara un dîner modeste et offrit sa part à Xanya. Puis il vint s'asseoir dans un fauteuil en face de la jeune femme et lui dit :

-Parlez-moi un peu de vous jeune fille.
-Mon nom est Xanya, je veux devenir forte.
-Très complet comme présentation, merci, ironisa-t-il. Pour ma part, je m'appelle Sheld, je suis assez vieux comme vous pouvez le voir mais je n'ai rien perdu de ma vigueur ! M'est avis que ceci est grâce à mon hygiène de vie irréprochable. J'ai une petite cabane en dehors du palais, là-bas mon chien m'attends tous les soirs donc je devrais très certainement vous laisser quelques heures pour le retrouver et le rassurer sur mon absence de cette nuit. Vous savez, mon chien...

Et Sheld continua ainsi une bonne heure avant de se lever et d'entamer l'"opération sacoche". Lorsqu'il revint avec celle-ci, Xanya s'était endormie, emmitouflé dans sa couverture sur le fauteuil près du feu. Sheld sourit, déposa le sac près d'elle puis ressorti, très certainement pour aller voir son chien.



Xanya se réveilla le lendemain, seule dans la pièce, le feu s'était éteint et sa sacoche était là, près du fauteuil avec le livre de médecine. Après avoir tenté de ranger du mieux qu'elle pouvait la pièce en guise de remerciement, elle vérifié que rien ne manquais dans sa sacoche puis elle se glissa dans le couloir. Elle longea les murs en quête d'un escalier qui menait vers un étage inférieur, si Xanya était enfermée, elle devait être très certainement en sous-sol. Ses recherches durèrent d'ailleurs moins longtemps que prévu car elle trouva un escalier très rapidement. Elle le descendit en continuant de raser les murs et une fois hors de porté de vue, elle put se déplacer librement. Qu'importait les gardes, elle avait décidé de s'en débarrasser.
Elle ne fut pas dessus, devant chaque nouvelle porte, un duo de garde. Elle se fraya un chemin parmi eux en les abattant les uns après les autres, sa détermination était sans faille.
Et enfin elle la trouva, cette jeune fille à la chevelure flamboyante qui l'avait épaulé il y a peu de temps de cela. Mais elle n'était pas seule, elle avait même l'air en danger.

Qui était cet homme à l'allure fantomatique qui soulevait Erza par le coup d'une seule main ?